Sauvez la forêt de Fontainebleau
DES COUPES D’ARBRES DANS LA RESERVE BIOLOGIQUE DU GROS FOUTEAU
Une CINQUANTAINE de marques rose, barres transversales, ronds barré, interpelle le promeneur et les amoureux de la forêt de Fontainebleau, quand il marche le long de la route goudronnée du Gros Fouteau, dans la Réserve Biologique du même nom, réputée mondialement pour sa hêtraie et sa richesse en insectes, oiseaux bûcheurs, chauve-souris notamment. Une RBI que l’on peut observer, en montant la route goudronnée Louis Philippe, en partant du cimetière de Fontainebleau. La route autrefois accessible a été interdite à la circulation l’hiver dernier. Cette RBI est célèbre dans le monde entier et notamment des naturalistes et entomologistes (étude des insectes), pour sa hêtraie, qui a failli être classé patrimoine naturel de l’UNESCO. Mais d’après nos informations, sa position géographique, sa fréquentation par des vététistes et autres coureurs à pied et bien d’autres détails auraient fait échouer le classement, après une visite sur place de l’inspectrice de l’UNESCO. Hors donc, il a récemment été décidé de procéder à une coupe de sécurité. Car il est vrai que cette route goudronnée du Gros Fouteau est devenue une route touristique. Elle fût autrefois encore accessible en voiture, notamment quand l’auberge des hauteurs de la Solle existait encore. Heureusement cette époque est révolue. Mais maintenant ce secteur est très fréquenté par les cyclistes notamment, les coureurs à pied et les randonneurs. Par principe, une RBI est une forêt laissée en libre évolution. Et l’on observe au fur et à mesure le vieillissement paisible des hêtres et des chênes séculaires. Mais toute médaille a son revers. Le même effondrement des arbres est le même en coeur de parcelle et au bord. Et comme l’ONF est garant de la sécurité du public, il a été décidé de couper ces fantômes qu’on déjà connu les peintres de Barbizon ou l’écrivain Gustave Flaubert, venu en repérage sur cette route, pour l’écriture de son célèbre roman l’Education Sentimentale. Nous avons demandé à la direction que les gros arbres notamment soient coupés, si c’est vraiment indispensable, à hauteur de ce que l’on appelle une chandelle. C’est à dire garder une certaine hauteur de tronc afin de favoriser le fichage des oiseaux, des chauve-souris, des insectes.
RÉPONSE DE L’ONF : « Sur ce sentier balisé pour le public et fréquenté (80 personnes/jour sur le seul mois de juin), nous avons en effet identifié une cinquantaine de tiges problématiques :
En règle générale, le bois issu d’abattages en réserves est laissé volontairement au sol.
L’arrêté de classement de la réserve du Gros Fouteau prévoit en l’état de concilier la protection du milieu et l’accueil du public. La révision du plan de gestion, qui sera initiée dans les cinq années à venir, sera l’occasion de questionner l’existence même de ce chemin.
D’ici à cette révision, nous ne pouvons laisser perdurer le risque sans actions, d’où le travail d’identification et d’investigation mené.
La mise en place d’un panneau rappelant le risque de chutes d’arbres et de branches est d’ores et déjà prévue à l’entrée de la route du Gros Fouteau. »
Dernièrement, des voix, et notamment un ancien cadre de l’ONF en retraite se sont élevés contre cette coupe à venir. Plusieurs défenseurs de la forêt, ont réclamé la fermeture définitive de la route du Gros Fouteau. point positif, cela serait l’occasion d’enlever le bitume restant, source de pollution dans la nature.
PASCAL VILLEBEUF