Depuis l’automne, le site hautement préhistorique de la Ségognole, situé en forêt de Fontainebleau semble enfin protégé. L’Office des forêts y a installé une double barricade en bois, afin d’interdire le coeur du site, dont des cavités gravés, classées monument historique et donc très fragile (voir ci-dessus). On peut dire que ce site historique revient de loin. Propriété privée, comme beaucoup de secteurs du sud ouest de la forêt, on découvre sa singularité en 1947, avec les premiers signalements d’anthropologues et d’artistes, évoquant des gravures préhistoriques. Cela va déboucher sur un classement en monument historique. Puis les grimpeurs investiront le site dès les années 90, toujours dans une propriété privée et occuperont le site en traçant les premiers circuits balisés. Ce que l’on peut regretter, au vu du défrichage qui aura lieu régulièrement. Grimpeurs ou pas, le site a été déjà trop visité et on a rapidement muré le couloir des gravures historiques, avant que la maçonnerie soit démolie en partie. En 2010, le site de 7400 m2 fût mis en vente. L’ONF l’intégrera au massif domaniale ensuite. Depuis de nombreuses années, ce dossier est évoqué au sein du Gersar (Groupe d’études archéologiques en ILE DE FRANCE). A sa dernière assemblée générale, il était question d’enrochements pour bloquer l’accès de façon marquée. L’ONF en a décidé autrement. Une somme de 10 000 euros a été investie dans la protection de la Ségognole (son centre). Deux barrières-palissades ont été mises en place, pour repousser les curieux, mais surtout les vandales. Une première barrière laisse apercevoir certaines gravures. La seconde interdit complètement le site classé monument historique. Espérons que ce dispositif plutôt bien fait ,sera efficace.
Rappel historique
L'abri omé de la Ségognole, en forêt des Trois-Pignons, à Noisy-sur-Ecole est en Seine-et-Marne. l’un des rares temoins artistiques attribuable au Paléolithique supérieur signalés à ce jour dans la moitié nord
de la France. L'unique panneau orné de d’un des cavités longilignes de ces site est constitué des gravures d'un cheval complet et de l'avant-train d'un second, séparées par trois fissures naturelles, dont deux ont été modifiées, formant un motif vulvaire. L'étude de cette composition, son cadrage, la présence d'anima-
fions segmentaires et les proportions du cheval complet a amené les spécialistes et archéologues à une attribution de ces gravures à l’époque du Magdalénien. Les représentations de chevaux dans l’art pariétal et mobilier paléolithique dans la moitié nord de la France ne présentent pas de parenté stylistique avec le
cheval complet de la Ségognole. Les comparaisons se trouvent en Périgord
et en Quercy.
Pascal Villebeuf
Membre du Gersar
pdt de sauvez la forêt de Fontainebleau
Vice-pdt de la Fédération de l'Appel des Forêts en Ile de France
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